Gabriel Dumouchel, Ph.D.

Le numéro d’automne 2019 du magazine L’École branchée vient tout juste de paraître et il comprend mon plus récent article sur les enseignants-influenceurs 🙂

Dans ce dernier, j’explique tout d’abord d’où vient mon intérêt pour cette approche que j’ai notée dès ma première charge de cours en initiation aux technologies éducatives à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) à l’automne 2018. Quand on entre dans une classe et que plusieurs étudiant(e)s connaissent déjà des YouTubeurs en enseignement, on se dit oh oh! Il se passe quelque chose et l’université est mieux de s’adapter à cette nouvelle réalité!

Mon article décline ensuite quelques néologismes pour définir cette pratique émergente comme « enseignant phare » proposé par Benoît Marcheterre ou « influenseignant » suggéré par Joëlle Fortin, Sarah-Ann Gaudreault, Audrey-Maude Lavoie, Jessica Michaud et Vanessa Ward, de futures enseignantes dans mon cours de la session d’hiver 2019 à l’UQAC.

Par la suite, j’avance diverses raisons pour lesquelles des professionnels de l’enseignement devraient devenir enseignants-influenceurs, notamment collaborer, militer, divertir, valoriser, recruter, etc. La liste est non exhaustive et j’encourage tous les professionnels de l’enseignement (futurs, actuels et retraités) à la bonifier.

En m’inspirant d’une intervention de ma collègue Catherine Houle, je fais enfin la distinction entre ceux qui produisent régulièrement du contenu en tant qu’enseignants-influenceurs et ceux qui le font de manière plus sporadique. Il faut y aller à son rythme et c’est ce que je fais personnellement. J’ai créé un personnage du nom de Roch Laplace pour parler d’éducation de manière divertissante. En date du 6 septembre 2019, je n’ai diffusé que deux vidéos.

Pour la première, j’ai utilisé la technique de l’écran vert pour faire parler des bâtons de popsicle à propos du débat qui sévit sur les médias sociaux entre l’enseignement explicite et le constructivisme. J’aurais pu rédiger un texte, le soumettre dans une revue et attendre un an ou deux pour que mes idées soient diffusées. Au lieu de faire cela (et surtout que je ne voulais que souligner la nature contreproductive du débat tel qu’il était mené tout en ayant du plaisir à le faire), j’ai pris trois journées pour produire ma vidéo. C’était un premier essai et c’est pourquoi ça m’a pris plus de temps que prévu. Cette vidéo sur YouTube a été vue plus de 1400 fois en moins de deux mois. Et j’ai hurlé de rire juste en la produisant, car ce n’était pas évident de gérer les bâtons et de placer les enregistrements de ma voix par la suite (car la caméra avait un microphone pourri). Bien entendu, ma vidéo n’a pas fait rire tout le monde et certains participants dudit débat se sont carrément fâchés contre moi. Tant pis. Ce sont des choses qui peuvent arriver quand on… Roch Laplace 😛

Ma seconde vidéo a été tournée, montée et diffusée en moins d’une heure. J’ai fait une courte promotion humoristique des ressources éducatives disponibles à la didacthèque de l’UQAC. Une collègue m’a filmé avec un iPad en quelques séquences que j’ai proposées sur le champ. J’ai ensuite fait le montage et augmenté le volume puisqu’on a enregistré avec le lointain microphone du iPad, puis elle a déposé la vidéo sur la page Facebook de la didacthèque le 26 août 2019. En date du 6 septembre 2019, cette vidéo a été visionnée plus de 500 fois. J’ai ensuite demandé la permission pour déposer ladite vidéo sur YouTube et celle-ci a été vue plus de 200 fois.

Ces deux vidéos ne m’ont pas – encore – apporté la gloire et la fortune (lol), mais j’ai adoré les réaliser et j’ai hâte d’en produire d’autres. J’approche le tout un peu différemment des enseignants-influenceurs puisque je suis avant tout un chargé de cours et un chercheur universitaire. Je note les façons de faire des uns tout en expérimentant de nouvelles manières de produire du contenu. Je considère que nous avons une grande opportunité devant nous puisque l’éducation a désormais des outils qui pourraient lui permettre de s’imposer comme un pilier de la culture populaire. Parallèlement, le but n’est pas de remplacer les livres et les articles en éducation. L’écrit, l’audio et la vidéo sont et resteront des véhicules complémentaires pour l’éducation. On a maintenant des blogues, des tweets, des posts sur Facebook, des vidéos sur YouTube, des photos sur Instagram, des balados, etc. Tous ces outils peuvent – individuellement ou collectivement – servir à promouvoir l’éducation, à dialoguer entre professionnels de l’enseignement ou avec les autres, à valoriser la profession, à favoriser le bien-être des enseignants, à former en enseignement, à avoir du plaisir en éducation, etc.

Je le souligne : mes parents étaient enseignants. J’ai de la veine : mon sang a de la classe. Je suis hyper fier d’aimer l’éducation et je me donne pour mission de la rendre aussi importante dans l’imaginaire québécois que la Sainte-Flanelle et les humoristes. Le but, c’est que l’éducation Roch Laplace 😉

 

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Comment les futurs enseignants du Québec évaluent l’information trouvée sur le Web : une étude des pratiques déclarées et effectives
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